Bois de chauffage

buches

Décembre,
Six heure du matin, au chaud sous la couette, je regarde les 2300m du  Montaigu qui se dressent face à moi. Les étoiles brillent encore. Je glisse hors du lit, il fait 12° dans la maison et 0° dehors.
Je mets de l’eau à chauffer dans la bouilloire, puis je sors chercher du petit bois et deux bonnes buches de hêtre. J’allume le poêle canadien avec la technique pont, vallée découverte dans L’homme et le bois, un ouvrage de bucheron, du norvégien Lars Mytting, qui depuis quelques jours est mon livre de chevet.
J’écoute le ronflement des flammes qui telles une armée de dragons grimpent dans le conduit et  comme chaque matin d’hiver essaient de mettre le feu à ma cheminée.

Je ferme doucement la clef de tirage.
Je mets une poignée de grains de café dans le moulin, fait les cents pas en tournant la manivelle et une fois l’eau frissonnante prépare deux doubles expresso dans ma cafetière à pression.
Je monte un café à ma chérie et redescend m’asseoir prés du poêle. J’éteins la lumière, laisse le chat se blottir contre moi. Dans la nuit épaisse la lueur des flammes danse sur les murs de la pièce. puis la valse s’épuise doucement et le jour gris bleu fait surgir les troncs squelettique de la forêt  hors du mystère de la nuit. Dans quelques heures j’irai fendre le stère de bois descendu la veille.

3-steres

Aujourd’hui la neige tant attendue est enfin là et j’ai rangé à temps les 6 stères de bois abattus fin décembre. C’est la moitié de ce qu’il nous faut pour une année.  Il me faudra à nouveau abattre 4 hêtres au printemps, aux premières feuilles, que je laisserai sécher au sol puis débiterai  et rentrerai afin qu’ils soient sec l’hiver prochain.

L’abattage d’été

J’ai découvert cette technique d’abattage de printemps et de séchage d’été dans le bouquin de L.Mytting qui est bourré de trucs de ce genre, vous allez dévorer ce livre je vous dis !

On guette l’apparition des feuilles, « lorsque qu’elles sont grosses comme des oreilles de souris » c’est l’heure d’abattre ce bel arbre. Un arbre ne sait pas qu’il est abattu et  donc continu  d’alimenter en sève ses feuilles, absorbant l’humidité du tronc jusqu’à assèchement. On peut alors débiter fendre et stocker. On pourra bruler ce bois l’hiver suivant. Pour accélérer la sèche on peut préalablement écorcer ou entamer l’écorce longitudinalement avec le guide la tronçonneuse ou à la hache.

La hache

J’ai échangé mon merlin -qui me sert encore pour les très grosses buches noueuses- pour une belle hache à fendre Wetterlings de 1k600, wetterlingsje peux me raser avec et je fends aisément une stère de l’heure en section de 50/60cm.  J’apprends que l’on peut fendre sans merlin et avec grâce. Fendre le bois n’est pas une affaire de gros bras mais une histoire de finesse et de concentration .  Depuis une semaine je prends un plaisir fou à faire mes deux heures de fendage quotidien.

Le billot

« C’est le monument commémoratif du travail du bois » dis Mytting, et l’astuce est la suivante on pose un pneu usagé sur le billot pour maintenir les buches en place, on a pas besoin de les ramasser après chaque coup de hache.billot-pneu billot

La technique de fendage

On fend le bois le plus rapidement après l’avoir abattu. En hiver de préférence par températures négatives, « pour les grosses buches on commence par taper près de bords et écorcer comme en suivant les cordes d’un cercle » 

La pile

Cette année je fais comme à l’habitude des piles adossées à des murs ou murets mais aussi des piles exposées de tous cotés,6-steres la sèche est meilleure ainsi.Au printemps je ferais une pile circulaire scandinave avec les 4 hêtres restant ! Bois rangé écorce vers le bas puis tourné vers le haut pour protéger le haut de la pile de l’eau.

Pour l’espacement entre les buches, suivez l’adage : « une souris doit pouvoir passer entre les buches mais le chat ne doit pas pouvoir la suivre. »

Le feu

Se chauffer au bois n’est pas si polluant qu’on tente de nous le faire croire, si l’on vit dans des zones ou le bois est abondant c’est même du bon sens. 1kg de bois brulé dégage autant de gaz carbonique qu’un kilo de bois laissé à pourrir dans la forêt. Le gaz carbonique absorbé pendant sa croissance doit être « rendu ». Le seul moyen de le « stocker » est d’utiliser le bois pour la construction mais là encore le stockage n’est pas infini.

Un poêle à bois récent, à double combustion,  bien utilisé, avec un bois bien sec  et  démarré en top down dit aussi vallée et pont  peut être très propre.  Pour bien régler son poêle jeter un œil à la cheminée. Pas de fumée visible à l’extérieur: combustion parfaite.  Fumée blanche combustion incomplète, fumée noire vous brulez du bois humide. – le poêle sera l’objet d’un prochain article-

Ce livre est bourré de ces petits conseils que l’on met en application au saut du lit !

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8 réflexions sur “Bois de chauffage

  1. Bonjour,
    Ravi de voir de nouveaux sujets qui pour moi sont toujours très intéressants à consulter.
    Pour le bois (bûches) j’en reviens un peu j’ai fait ça plusieurs années avec mon vieux Godin, mais même si je trouve cela très agréable, il est impossible de s’absenter longtemps et la nuit il est rare de trouver des poêles tenant plus de 8 à 9 heures. Il faut donc se coucher tard et se lever tôt 😉
    Pour mon projet de grange je partirais sur un poêle pellet qui gommerait tous ces inconvénients.
    Ps pour la hache je vous conseille un manche en PVC ça vous évitera des échardes et de le briser lors d’une erreur de manipulation 😉

    1. Bonjour Pierre,
      et oui, le poêle demande de l’assiduité pour le garder éveiller 😉 Le pellet est une bonne solution, mais ils ne poussent pas au Hourc 😉 et le poêle à pellet requière une alimentation électrique.
      Notre poêle canadien à convection est en acier, il chauffe très rapidement et n’a aucun matériau qui fait masse pour accumuler les calories. Donc, il faut sans cesse l’alimenter. Nous avons choisi ce Bullerjan pour sa capacité à chauffer très rapidement un grand volume. Donc on s’absente, ou bien l’on s’endort et au saut du lit deux buches sur le lit de braises restantes, un démarrage en top down et une heure plus tard on à gagné 5°. On à fait le choix de l’économie de bois. Peut être faut t-il se poser deux questions avant de choisir.. la nuit j’ai chaud sous ma couette pourquoi chauffer la maison ? Si je suis sorti pourquoi chauffer une maison vide si elle est rapidement réchauffable à mon retour ?… En fait c’est un style de vie et comme beaucoup d’entre nous j’ai aussi grandi dans des maisons tempérées à 20°, mais j’avoue préférer ces petits matins que je décris plus haut dans l’article.
      Concernant le manche de hache j’ai mis un manche composite sur mon merlin c’est lui qui morfle le plus quand je dérape avec la masse 😉 c’est effectivement hyper solide mais c’est mou et ça transmet mal l’énergie. Pour un merlin c’est pas trop grave, c’est le poids de la tête qui fait le job. Par contre la ou la transmission d’énergie est capitale comme sur une petite hache à fendre c’est bois 😉 Le manche de ma hache à fendre est en Hickory et je préfère ce bois au frêne.
      Bonne journée et merci de suivre ce blog 🙂

  2. C’est vrai qu’il donne envie ton article… 🙂 de s’asseoir près du feu pour lire (le meilleur endroit de la terre après dehors sous un rayon de soleil) et de mieux gérer son feu. Ta proposition de livre tombe bien, j’ai pas mal de questions en suspens sur notre gestion du « brasier » (entre autre : comment bien entretenir un top-down une fois allumé, comment relancer proprement un feu), je vais me laisser tenter par l’achat de ce livre donc 🙂
    Concernant la hache, nous sommes assez démunis actuellement (une petite hachette pour débiter du petit bois, c’est tout) et nous envisagions de prendre un merlin (comme tout le monde) mais ta contre-proposition parait intéressante ; nous sommes sensibles aux beaux objets bien manufacturés. Je me demandais par contre si tu connaissais des fabricants plus « locaux » (en France ? soyons fous) au cas où 🙂

    1. Le top down sert à démarrer proprement un feu, en évitant le dégazage sans combustion des grosses buches. En élevant très rapidement la température des gaz par l’embrassement du petit bois au sommet il engendre une température de combustion parfaite rapidement, donc feu propre peu de fumée au démarrage.
      Dès que le feu est parti et le foyer en température, tu peux ajouter des grosses buches au dessus et ce à l’envie 😉
      Tu trouveras tous les conseils techniques dans ce bouquin.
      Concernant la hache aaah ! une hache française c’est une bonne idée bien sûr ! Mais je partage ma vie avec une suédoise alors forcement mon cœur penche vers ce bel acier réputé (tout comme l’acier Japonais). Mais tu as raison, il existe forcément de très bonnes forges française, j’ai croisé un jeune forgeron sur le marché il est de Clarac ,je viens de lui envoyer un message pour savoir s’il forge des haches 😉
      J’ai également un ami qui monte actuellement sa forge je vais lui demander s’il serait intéressé par une déclinaison de la Wetterling 😉
      Le merlin est indispensable si vous avez de très grosses buches + de 50cm. Également si le bois est noueux. On peut tout fendre au merlin mais c’est vite épuisant de manier les + de 2 kg de l’engin d’où l’intérêt de la hache à fendre. Encore faut-il qu’elle ait la bonne forme ni trop fine sinon elle se bloque dans le bois ni trop épaisse car plus légère elle rebondirai… tout un art.
      Belle journée à vous 🙂

  3. Arf… c’est malin, je viens de commander le livre de Mytting à peine l’article achevé !
    Je tente de résister à l’acquisition d’une Wetterlings 😉

    1. désolé 😉 je pousse à la consommation positive ! Pour la hache résiste résiste !! si tu as déjà une hache aime la, elle te le rendra bien et fera un bon boulot ! 🙂

  4. C’est toujours un enchantement de lire vos articles! J’attends avec impatience celui sur les poêles pour l’envoyer à mon frère qui veut en installer un .En attendant je vais me procurer ce livre .
    Dans notre bergerie nous avons installé un poêle brule tout belge qui nous chauffe toute la bergerie : il est positionné au milieu de la grande pièce à vivre près de la montée d’escalier .par contre le tuyau n’est pas en double peau sauf pour la traversée du toit ainsi on récupère toute la chaleur . ‘ous nous cherchions un poêle qui chauffe rapidement car au retour du ski il faut qu’il n’y est pas d’inertie.
    Je vous souhaite un bon hiver et vous dis à bientôt

    1. Bonjour Carole,
      Un chapitre entier du livre de L.Mytting est dédié au poêles, aux méthodes d’allumages ainsi qu’aux réglages.
      Votre installation est semblable à la notre, poêle en position centrale, tuyaux simple peau à l’intérieur pour bénéficier du rayonnement du tubage. En ce moment, par -7 le matin le poêle et la cuisinière à bois ronronnent….

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