Indépendance énergétique, déconnectons nous !

Nous sommes individuellement mais aussi collectivement de potentiels producteurs et gestionnaires de nos sources d’énergies.

Nous sommes donc potentiellement indépendants d’un bon nombre de réseaux.
Mais indépendance énergétique ne signifie pas individualisme, bien au contraire, ces indépendances soulagent les collectivités des charges exponentielles des coûts énergétiques et de l’entretient des réseaux.

Mini réseaux décentralisés : On peut concevoir des petits réseaux dédiés au partage des productions  individuelles énergétiques, tout comme dans un autre registre des réseaux partagés de traitement des eaux par micro station de  phyto ou géo-épuration.
Imaginons un village dont une part des habitants est producteur de tout, ou partie de sa propre électricité, délestant les réseaux de plus ou moins 50% de leur propre consommation. Des habitants qui consomment -et ne revendent pas à EDF- leur propre production électrique ou la réinjectent pour une consommation immédiate de proximité (les pertes d’électricité en France entre le lieu de production et de consommation avoisinent 10% en moyenne).

L’implicite déconnexion des réseaux qui fait partie du cahier des charges lors de la restauration d’un habitat isolé, est un choix d’autonomie et liberté qui gagne à être exporté vers les villages et les villes.

Ces expérimentations et ces systèmes sont déjà opérant là ou il n’existe pas d’autres alternatives : Insularité (l’île de Samsø, l’île Del Hierro, L’île Kemenez), isolement géographique et conditions extrêmes (refuge du col du Palet, refuge du col de Sarenne), zone de désintérêt des pouvoirs publics, ou communes innovantes comme celle de Langouët* en Bretagne.

Hors réseau, la ferme du Hourc est alimenté par un mix de pico-électricité via une micro turbine pelton et deux panneaux solaire d’appoint. Nous chauffons au bois. Nous produisons 8kwh /24h en moyenne de novembre à septembre et 1kwh/24 en novembre (période d’étiage) nous disposons d’un petit parc de batterie de 3Kwh. Tous nos appareils électriques sont à faibles consommations d’énergie, et notre usage de ces équipements est raisonné et calqué sur notre production. Nous sommes responsabilisé quand à ce que nous consommons énergétiquement ce qui manque cruellement lorsque l’on est connecté au réseau. Nous ajustons notre consommation sur notre production. Notre production et notre consommation doivent s’équilibrer intelligemment. En période de surproduction, notre production électrique excédentaire est stocké sous forme d’eau chaude sanitaire, charge de vélo électrique et pourrait aussi profiter à un voisin. C’est responsabilisant et très joyeux de produire et consommer sa propre énergie renouvelable, de contrôler sa consommation. Notre production annuelle moyenne est égale à la consommation moyenne d’un ménage de 3 personnes vivant dans une maison de 70m2  (chauffage et eau sanitaire non électrique). Nos rejets d’effluents sont traités sur place, nos rejets organiques sont compostés et tous deux ont un impact positif en contribuant à fertiliser nos fruitiers et notre potager.

Tout logement neuf, toute restauration d’habitat individuel ou collectif devraient intégrer les outils de sa propre autonomie en relation directe avec les ressources ou l’habitat est implanté. Tout logement devrait aujourd’hui être pensé et conçu hors réseau ou, dans une mutualisation des systèmes de production d’énergie et de recyclage à l’échelle micro locale, de voisinage.

Qu’il s’agisse d’autonomie énergétique par le photovoltaïque, l’éolien, la petite hydroélectricité, du traitement individuel des rejets organiques, positivant l’impact de ces rejets sur le milieu naturel, on évite ainsi les coupures de réseaux, la dépendance énergétique, les factures, tout en ayant une empreinte carbone réduite, un impact positif sur l’environnement.

Les ressources propres à la fabrications des équipements d’autonomie énergetiques étant finies, difficilement recyclables et ayant un impact négatif sur l’environnement il convient de les réduire au maximum, de maximiser leur durée d’utilisation et de les réutiliser si possible (ré-emploi).

Par nos indépendances qui ont valeur d’exemple, il faut  inciter plus encore ces initiatives individuelles et collectives, qui produisent leurs propres autonomies et ainsi délestent les réseaux énergétiques, la gestion des déchets, les systèmes sociaux et réduisent l’empreinte carbone. Il  faut montrer leur faisabilité, leur accessibilité financière.
Prenons les devants, anticipons, inventons. Tant que possible, faisons le choix de l’indépendance maximale.

A petite échelle et secrètement au cœur de nos montagnes cela fonctionne car cela à toujours fonctionné ainsi. Le hors réseau est un des particularismes de ces territoires que l’État a longtemps délaissé.
La montagne n’a pas attendu d’être désenclavée pour produire et favoriser les moyens de son indépendance.  Cet esprit perdure.

Et si le mouvement était aujourd’hui inverse, si l’esprit rebelle et farouche de la montagne et fortement solidaire  face à l’austérité des milieux tant énergétique que politique désenclavait les villes…

Déconnectons nous !

pour allez plus loin :

Imaginons un réseau de voisins s’organisant pour créer et entretenir leur propre système d’assainissement collectif par phyto ou pédo-épuration. Il est souvent plus simple et moins couteux d’installer des petits systèmes d’assainissements de proximité, que de gros réseaux en périphérie des agglomérations… mais aussi plus responsabilisant également quand aux rejets.

Les outils de l’indépendance en terme d’assainissement à bilan positif sont disponibles, cf l’association Pierre&terre*. Mais l’incitation à ces systèmes individuels positifs manque. La désinformation dans certains départements opérée par certains organismes de contrôle freine et décourage les entreprises individuelles. Mais cela change, restons positif.

*Pierre&terre
 
*langouet
*mesh networks : réseau maillé. Un seul point d’accès physique à internet via reseau cablé ou via satellite, partagé ensuite via antenne répétitrice entre les utilisateurs du réseau. Cela ressemble à ce que nous faisons avec nos routeur wifi à la maison mais à l’échelle d’une communauté.
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4 réflexions sur “Indépendance énergétique, déconnectons nous !

  1. Bonjour,
    Merci pour votre réponse. Non nous n’avons pas encore trouvé notre grange, nous cherchons, mais les offres en cette période se font rare…
    concernant le Wimax ce sont des ondes radio, donc pas plus nocives que lorsque vous écoutez votre radio. Cela transmet les datas de la même façon. J’avais regardé la carte de couverture et votre département semble bien couvert. Captez-vous France inter (exemple) si oui le Wimax devrait passer, car il est sur la même antenne de transmission. L’avantage, c’est que l’internet est en illimité et très rapide tout en restant a un prix raisonnable.
    L’idée de partager avec un voisin est intéressante, mais survient la question de la sécurité des données, rien de plus simple de lire en direct les données du voisin si c’est vous qui possédez le routeur…
    Bonne journée
    Pierre

    1. merci pour ces informations Pierre mais notre coin n’est pas desservi par le wimax je viens de vérifier à nouveau.
      Concernant le partage de connexion c’est effectivement fondé sur une confiance réciproque, nous avons pratiqué ceci à Berlin ainsi qu’à Paris et c’était un acte de partage citoyen donc respectueux.
      Bonne journée, nous vous souhaitons de trouver votre grange !

  2. Bonjour,
    Petite question concernant votre connexion internet. Quel satellite utilisez-vous, en êtes-vous satisfait (pas trop lent, déconnections, saturation du réseau ?). J’ai vu des offres intéressantes chez nordnet, mais j’ai aussi lu pas mal de commentaires négatifs… je pense que votre département est couvert par le Wimax n’est-il pas une solution plus intéressante.

    Bonne continuation à vous deux 😉
    Pierre

    1. Bonjour Pierre,
      nous avons une connexion via Europasat. Aucun problème depuis 2 ans. Pas de déconnexion, débit correct, pas de saturation réseau.
      Pas de Wimax dans notre vallée mais si c’est le cas pour vous et que vous ne craignez pas les ondes Wifi c’est effectivement un bon choix. Si un voisin à 100m (champ libre, sans obstacle) de chez vous possède internet c’est également très simple de mettre en place un mini réseau wifi via routeur et antenne.
      Bonne continuation à vous aussi.

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