Se réapproprier sa production d’énergie et de nourriture, c’est une pratique ancienne et beaucoup y voient aujourd’hui l’avenir vers lequel nous devons nous tourner. Si l’on doit se passer des énergies fossiles c’est tout naturel de produire au plus près du consommateur et d’inciter les citoyens à se réapproprier leur production énergétique.
En montagne toutes les matières était valorisées pour produire de l’énergie. Mais l’eau « la houille blanche » était et reste l’énergie renouvellable clef en Hautes Pyrénées.
L’eau grâce aux nombreux réseaux de canaux aujourd’hui abandonnés, permettait en plus d’irriguer, de ré-impregner les nappes phréatiques, d’abreuver, de refroidir le lait dans les Leyté, de fournir la force motrice des scieries et moulins, de transporter purin et fumier dilué via les canaux vers les prairies de vallée. L’eau sous forme de neige était également stockée dans des puits ou doline pour refroidir le lait là ou les sources étaient absentes.
Alors comment continuer à utiliser avec bon sens cet élément vital mais aussi fragile, qui bien utilisé est une énergie renouvelable ?
Comment sans générer aucun rejet négatif pour l’environnement être autonome électriquement avec les énergies renouvelables eau et soleil ?
Tout d’abord il faut savoir deux choses la première c’est qu’il est formellement interdit de capter l’eau d’un ruisseau ou d’une rivière pour quelque usage que ce soit. Si vous souhaiter procéder ainsi et obtenir un droit de captage ce n’est pas impossible mais les démarches sont longues et complexes. La deuxième chose à savoir c’est qu’il faut très peu d’eau pour fournir de l’énergie électrique, pour une turbine de type Pelton il faut essentiellement de la hauteur. Donc un simple réseau d’adduction d’eau potable sur une source peut être suffisant. Ôtons nous momentanément de l’esprit les grosses centrale Pelton hydroélectrique et même les pico centrale à basse chute de quelques dizaine de KW au fil de l’eau qui ponctuent les torrents, pour penser à l’échelle d’une production personnelle de l’ordre d’un quart de KWh.
La source sur laquelle nous avons un droit de captage est alimentée par l’eau de ruissellement, abondante 11 mois par an , cette eau qui est utilisée n’est pas puisée dans la rivière, mais elle y retourne absolument inchangée et valorisée.
Le soleil nous fourni gracieusement ses photons pour alimenter notre installation d’appoint photovoltaïque.
Voilà 9 ans aujourd’hui grâce à l’étude faite avec les élèves du lycée technique de Bagnères de Bigorre et leur enseignant que cette installation mixte de photovoltaïque et hydroélectrique est en fonctionnement. Elle continue de faire ses preuves avec un entretient absolument minime.
L’eau turbinée est celle du réseau d’adduction d’eau potable de la maison, qui provient de la source en amont de la grange. Il n’est prélevé aucun surplus d’eau sur la source captée que celui qui alimente déjà notre habitation. L’eau traverse le Leyté notre « réfrigérateur », alimente la turbine hydroélectrique avant d’être restituée parfaitement propre au torrent. L’eau rempli donc trois fonctions essentielles. Deux fonctions, comme le faisait les bergers nous dont reprenons les techniques : nous alimenter en eau potable et conserver nos aliments au frais en refroidissant un placard Leyté et une troisième elle nous fournie de l’énergie électrique avec zéro impact sur notre environnement tant en prélèvement qu’en restitution.
Voici une description simplifié de l’installation :
-2 panneaux solaires produisent 480W/h sous 24V pour maintenir les 2 batteries de 130A sous 24V en pleine charge pendant notre absence, l’arrêt de la turbine, ou en période d’étiage de la source.
-1 turbine hydroélectrique de modèle Pelton de marque PowerSpout qui fonctionne sous 50m de hauteur de chute via une conduite de 40mm de diamètre intérieur, avec un rendement maximum de 450W/h avec 2 l/sec et en moyenne de 225W/h avec 1l/sec.
l’installation fonctionne 24h/24H pendant notre présence.
L’installation électrique de la maison est classique, en 220V via un onduleur pur sinus Victron Phoenix 24V/1200W .

Les pertes induites par l’onduleur, les câbles etc… sont minimes, mais sont à prendre en compte. Par ex l’onduleur qui peut fournir 1200W/h consomme, 5W/h à vide. Le site PowerSpout propose un calculateur très juste de la production estimée tenant compte des pertes via la conduite, les câbles etc…
Chaque système, photovoltaïque et hydroélectrique, couplé au même parc de batterie, possède son propre régulateur :
Pour les 2 panneaux solaire un régulateur Steca solarix 2020 12/24V
Pour la turbine hydroélectrique un régulateur MorningStar TriStar solar controlller TS-45.

Nous avons également équipé l’installation d’un indispensable contrôleur qui nous permet de suivre en direct la charge ou décharge de nos batteries, l’autonomie restante etc…

Sauf lors de grosses sollicitations, les batteries sont en pleine charge et le surplus d’électricité produit est diverti par un contrôleur vers une résistance immergée qui nous permet de préchauffer un ballon d’eau chaude avant le chauffe eau à gaz.
Ces systèmes combinées de production électriques sont adaptés à des bergeries, refuges, cabanes de bergers ou maisons individuelles dès lors que l’eau turbinée est celle d’adduction en eau et que les droits de captages sont établis.
Les calculs de dimensionnement de l’installation, et l’installation du placard électrique ont été conçus et réalisés grâce à l’aide précieuse d’étudiants du lycée technique de Bagnères de Bigorre et de leur professeur Eric Malmezac dans le cadre de leur formation. Nous les en remercions chaleureusement.
Coût total de cette installation : 3500 euro.



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