Fin octobre, après 2 mois 1/2 de travaux nous posons les dernières ardoises !
Les charpentes des granges foraines de la région sont très belles dans leur simplicité et leur fonctionnalité, pour faciliter le stockage du foin elles offrent au fenil un espace que rien ne vient entraver. Nous voulons conserver cette charpente apparente ainsi que la volige intérieure d’où le choix d’une isolation en sarking.
On trouve une ferme tout les 4m, une répartition classique des charges -ça se décompose comme ci-dessus sur le dessin- mais dans d’autres vallées comme celle du pays Lourdais ce sont des jambages en place des fermes.
Nous avons décidé de refaire le toit dont une partie était encore en ardoise et l’autre restaurée en tôle ondulée, le tout en très mauvais état avec des fuites qui ont endommagées des parties de la charpente, dont dans le détail sont à reprendre: une ferme, 4 chevrons, une panne sablière, une panne et bien entendu la volige.
Nous gardons et restaurons dans l’une des granges la volige intérieure qui est très belle. Dans l’autre nous posons une volige neuves en douglas choisie pour sa teinte rougeâtre proche de celle de la volige d’origine.
Nous allons en profiter pour isoler par l’extérieur en sarking avec des panneaux souples de fibre de bois. L’isolation choisie, Sylvactis 55 FX fait 15cm d’épaisseur avec un R de 3,90 pour 10 euros/m2. Les deux voliges offrent un R de 1,77 donc l’isolation offre au total un R de 5,67. Le chantier se décompose comme suit :
On commence par découvrir le toit, ici, les anciennes ardoises clouées, puis on retire les anciens clous un par un, sur cette volige que nous conserverons. 2 clous par ardoises et 5000 ardoises, 10000 clous ! C’est P qui se charge de la plus grande partie de cette opération !

Nous reprenons les chevrons pourris et la panne qui sur la photo sont déjà retirés. En découvrant nous constatons que la sablière est pourrie elle aussi, c’était invisible depuis l’intérieur, et donc je n’avais pas commandé cette pièce de bois….qu’à cela ne tienne, j’ai repéré une bille de sapin de l’autre coté de la vallée…
Des amis, un 4×4 et deux heures plus tard la future panne est au pied de la grange ! Un peu de découpe, un traitement et nous avons notre nouvelle panne sablière !
La nouvelle panne sablière est en place sous les chevrons, qui sont eux aussi remplacés. Nous commençons la repose de l’ancienne volige.
Chevrons et pannes vus de l’intérieur. Les deux angles visibles de chaque chevron ont été cassés à la tronçonneuse puis rabotés.
C’est l’heure de s’attaquer à la ferme. L’entrait de celle-ci fait 6m50 de long et bien 300 kg, c’est du chêne et il est fraichement coupé !
On la fait rentrer par le coté par une ouverture ménagé dans la volige
Elle est suspendue par un mouflage afin de « faciliter » sa mise en place. On voit les étayages et renforts sur la charpente en attendant la réparation.
Les arbalétriers sont posés, voilà ce que ça donne au final (le toit est ici fini on distingue le tuyau de poêle en arrière plan)…
2 jours seront nécessaires pour tailler et mettre en place cette ferme. Aujourd’hui ferme classique fraichement posée et la ferme moisée posée il y a un an se côtoient.
Retour en arrière: La volige intérieure est en place, on garderait bien le toit comme ça….. c’est superbe… et ça donne même des idées pour de futures restaurations….
La ferme moisée fut posée il y a un an en place du mur de refend entre les deux granges
On trace les axes des chevrons au cordex pour clouer ensuite les pannes sur ceux-ci. J’adore être assis là haut le point de vue est superbe.
On agrafe le frein vapeur, et par dessus on pose les nouvelles pannes
Un cloueur et deux supermen pour positionner les pannes.
Avant de tailler les chevrons que l’on posera sur les pannes nous avons défini leurs hauteurs idéales en tendant un simple cordeau d’un bout à l’autre du toit et ce pour corriger les bosses et creux de la vieille charpente. Le but étant de corriger les plus gros défauts mais de conserver les courbes qui font le cachet de ce vieux toit. 
Coté Sud les deux toits présentaient une légère cassure à leur jonction, en corrigeant ça avec les chevrons on a crée une courbe d’un bel effet qui se répartie sur toute la longueur de la volée.
Coté nord entre les chevrons qui sont maintenant espacés d’une largeur standard, nous plaçons les plaques isolantes de fibre de bois puis nous couvrons l’ensemble avec le pare -pluie.
On pose des liteaux le long des chevrons pour surélever la future volige au dessus du pare-pluie afin de ne pas le percer en clouant les ardoises et ainsi créer une lame d’air qui servira d’aération. L’air circulera depuis le bas du toit où nous ménagerons une entrée avec une fine grille, vers le haut ou nous disposerons les chatières.
On volige en escalier pour pouvoir monter sans échelle, on voligera les interstices en descendant. La volige est en pin de 18mm d’épaisseur car nous pensions alléger un peu le toit. Un conseil, poser absolument une volige épaisse, de 22mm ou plus. Clouer sur de la 18mm est très difficile, la planche trop fine rebondie à chaque coup de marteau. Exiger aussi une volige propre et sans nœuds. Travailler vite après la pose de la volige car plus elle durcie plus planter les clous devient difficile. Bâcher même par temps sec, aide le bois à conserver son humidité. En dernier recours arroser le toit.
Le regard au loin… sur les mètres carrés qu’il nous reste à poser…. avec Fred et Clément.
Les ardoises sont arrivées, 7mm d’épaisseur, 32cm de haut 5 largeurs 25/22/20/18/11.
Didier commence la rive nord !
Fred installé sur une des nacelles inventées sur le chantier entame la face nord.
Un passeur et un cloueur. Clément entame sa journée au poste de passeur, indispensable pour un travail en « flux tendu » et l’occasion de se familiariser avec les ardoises, leur dimensions, leur défauts….
Méthode de la pose au clou : Les traits du pureau de 11cm sont tracés en rouge. Tout d’abord on choisit l’ardoise, de la bonne épaisseur, qui repose bien à plat sur le rang de dessous et dont le recouvrement sur la liaison des ardoises inférieures est d’au moins 5cm (on peut aller jusqu’à 3cm mais on évitera).
On trace la zone à percer avec la pointe du marteau.
Un coup avec la pointe du marteau pour percer l’ardoise (marteau ici fabriqué sur mesure par Didier pour la propriétaire !). C’est une base de marteau de tapissier).
deuxième trou,
On clou et c’est posé !
On vérifie que le recouvrement suivant sera suffisant (au moins 5cm) puis on perce et on pose…
Détail d’une rive. On alterne les ardoises de 25cm et de 18 cm de largeur. Les coins inférieurs des ardoises sont écornés à 45° pour que la goutte revienne vers l’intérieur du toit. Le rang inférieur est réalisé en ardoise de 25cm (on a mis de coté les plus épaisses) et est doublé avec une demi 25 en dessous pour solidifier. Le pureau entre nos deux premiers rangs est réduit, au départ c’est une erreur de traçage, mais on s’est vite rendu compte que notre bordée n’en serait que plus solide de ce coté où le toit est particulièrement bas.
Détail de la rive recto. On voit clairement la demi 25 posée sur une baguette biseautée pour créer un petit coyau. Les angles supérieurs sont écornés à 30° pour que la goutte file à l’extérieur. Les ardoises de rive, de bordée et de faitière sont posées avec des clous en cuivre crantés.
Le premier quart de la couverture ardoise sera posés avec les copains c’est ensuite avec P que nous prendrons en charge les 150m2 restant, avec l’aide plus ponctuelle mais oh combien précieuse d’amis qui nous rejoindrons pour partager quelques journées de travail avec nous. Merci Eric, Raoul, Alain, Maryvonne et Kürsad.
un choix que l’on ne regrette pas, avoir conserver le décrochage entre les deux toits au nord qui marque bien l’identité de la grange, cad deux granges mitoyennes.
ça commence à être très beau.
Au niveau du décrochage on a posé des noquets, un par ardoise et non pas un toute les deux ardoises. Je recouvrirai ensuite les noquets avec des ardoises pour finaliser l’étanchéité et pour l’esthétique.
Le coté sud est quasi prêt à recevoir les ardoises C’est beau tout ce bois !
pose des dernières ardoises de faitage coté nord, la volée est allongée de 40 cm pour le futur stockage du bois
coté sud c’est parti ! Il nous reste moins d’un mois pour couvrir 100m2 … !
quelle belle courbe de toit, on ne regrette pas notre choix, même si tracer les lignes courbes fut un peu plus compliqué.
Encore deux jours de travail et le toit est terminé ! Les nacelles que j’ai rêvé et décrites à Didier et qu’il a fabriqué en un clin d’œil au début du chantier ont été très pratiques, on bénéficie d’un large champs de travail, elles sont légères et faciles à déplacer.
Restent à poser les rives en zinc pour protéger les chevrons de pignon.(des images des rives posées) Nous avons hésité entre planche de rive, rive en ardoises ou en zinc naturel… dans la vallée le plus courant mais aussi le plus discret reste le zinc qui très vite prend une teinte grisé mat et s’accorde bien avec la couleur des pierres et des portes.
Merci à tous nos amis pour votre participation et vos conseils, Didier, Vincent, Fred, Raoul, Eric, Clément, Nicolas, Alain, Maryvonne, Kürsad…





































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