La vie à l’étage des granges foraines, c’est la vie paysanne entre le village et les estives. Ce n’est pas une vie en autarcie, repliée sur elle même, mais au contraire bien ancrée dans sa communauté montagnarde. C’est une vie faite de va et vient entre la solitude d’une vallée montagnarde isolée et le village, impossible sans les forts liens d’entraides, de partages et de savoirs tissés avec sa communauté locale.
C’est également le lieu privilégié ou tisser des liens forts avec sa terre, une terre que l’on « n’exploite »pas, mais que l’on utilise avec soin, que l’on partage avec la faune et la flore qui y vit, tout en continuant cette discussion que d’autres bergers avant nous ont au fil des siècles entamé avec la montagne.

Le visage du petit pastoralisme, de la petite agriculture de montagne vieux de plusieurs millénaire s’est transformée sur une très courte échelle de temps. Les granges foraines sont devenues obsolètes, infrastructures trop petites pour des troupeau aux effectifs croissant, terres non mécanisables, exode rural… Cet étage montagnard est redevenu un espace vacant, qui se referme progressivement.
Nous occupons à nouveau cet étage montagnard. Nous sommes comme beaucoup des citadins revenus à la terre. Nous avions perdu le fil en une génération et aujourd’hui redevenir petit paysan est une façon de prendre concrètement notre part d’un changement politique, social et environnemental. Nous sommes artistes de formation, et être artiste c’est investir des espaces délaissés, des espaces physique comme des espaces imaginaires. Nous partageons avec les paysans le savoir faire de nos mains et avec les bergers de chérir la liberté ! Nous avons décidé un beau jour, d’occuper un espace vacant à 1200m d’altitude, et de prendre soin avec humilité de ce coin de montagne.
Et pour qui veut vivre ici il faut « faire la montagne » c’est le lieu ses habitants qui nous l’ont enseigné. Relancer un petit pastoralisme est devenu une évidence, tous les outils, le savoir faire était là sous les ronces, la montagne était toujours là accueillante. Participer parmi les petits paysans à prouver la viabilité et la nécessité d’un petit pastoralisme en rupture avec ce qui se passe en bas en élevage intensif est devenu un but, le prolongement de ce qui s’est construit ici au fil des siècles. Nous poursuivons l’usage et la restauration de ce patrimoine architectural grâce aux d’observations, aux rencontres, aux discussions. Ces granges et cabanes pastorales sont de véritables leçons de construction, d’architecture, d’aménagement et d’usage raisonné de la montagne et nous inspirons à partager cette expérience.
Nous revisitons les techniques et savoirs faire des bergers, vachers qui ont bâtit ces granges et cabanes, en adoptant des solutions et techniques innovantes permettant une totale autonomie énergétique dans le plus grand respect de l’environnement dont nous tirons nos ressources.
La petite agriculture paysanne, les petites unités pastorale ont une place à regagner en moyenne montagne. Elles tirent leur histoire d’un usage raisonné de la montagne et l’on sait combien cela fait sens aujourd’hui. Elles s’affranchissent de leur isolement grâce à l’auto-production d’énergie, fonctionnent en forte solidarité alimentaire grâce aux réseaux de producteurs et consommateurs locaux et bénéficient des réseaux de partage de savoir, d’entraide et d’échange fortement ancrés en milieux paysan montagnard.
Nous aimons dire que le futur vient d’en haut, ce sont des modèles agricoles et pastoraux d’avenir, , singuliers car il reflètent un usage raisonnable des ressources propre à leur bassin versant, et proposent une alternative à l’agriculture et à l’élevage conventionnel.
Nous invitons des partenaires en résidence comme des paysans, bergers, architectes, artistes, des classes de lycée technique, de futurs ingénieurs… et nous bénéficions actuellement du soutien du CAUE, du GIP CRPGE pour penser la réhabilitation et un nouvel usage d’un ensemble de 7 cabanes de bergers en pierre sèche afin d’accueillir une unité pastorale en vache laitière pour la production de beurre.
Si sur ce site nous vous livrons toutes les clefs pour restaurer une grange foraine nous insistons sur la responsabilité que nous avons de restaurer pour faire revivre activement ces granges de moyenne montagne en ne contribuant pas à leur transformation en résidences secondaires, mais en imaginant comment relancer ici une vie active d’élevage, de petit maraichage, d’éco- ou d’agro-tourisme, de transmissions d’une richesse patrimoniale et tout ce que nous saurons inventer dans ces courtàus Pyrénéens.
Bonne balade sur le site.
Fred et Jen
J’ai eu pendant vingt-cinq ans une cabane isolée au bord du lac Supérieur qui me manque beaucoup maintenant. Pendant longtemps, j’avais l’impression que cette cabane me renforcerait ; je sentais qu’elle me renforçait dans mes tentatives pour trouver un gagne-pain. Mais c’est tout le contraire : la cabane renforçait seulement mon envie d’y être.
Jim Harrison La pratique sauvage
Localisation Hautes-Pyrénées, altitude 1100m, date de construction la plus ancienne trouvée sur une pierre de linteau, 1776
Étude du projet 2011
Réalisation: Auto-contruction hormis les huisseries réalisées par la menuiserie Gachassin et le terrassement du chemin d’accès et le décaissage de la grange réalisé par Giovannone Didier Entreprise de terrassement
Travaux 2012-2015
Surface 100m2
Matériaux utilisés : Pin Douglas, pin autochtone et bois de récupération pour le voligeage et chêne et pin pour la charpente, chaux nhl 3, nhl 5 et pierres de récupération. Fibre de bois pour l’isolation, frein vapeur et pare pluie, couverture en ardoise naturelle irrégulière d’Espagne posé au clou. Huisserie en mélèze et double vitrage.
Dispositif énergétique : Poêle à bois Bullerjan et cheminée. Production d’eau chaude: chauffe eau à gaz bouteille. Electricité : mix de photovoltaïque et pico hydroélectricité.

Bonjour,
Merci pour ce site qui amène beaucoup de connaissances sur ces belles grange de montagne.
J’ai aussi une grange de ce type. Je veux la laisser en agricole, mais il faut que je refasse la couverture en ardoise.
Savez vous si je doit faire une demande de travaux ou permis de construire ?
Merci d’avance
Et bonne continuation !
Bonjour,
Pour une réfection totale charpente et couverture il faut normalement faire une demande préalable de travaux auprès de l’urbanisme. Si c’est de l’entretien de toiture réparation reprise etc… et d’autant plus si vous travailler avec de l’ardoise allez y ! Bon travaux à vous !
Votre histoire est magnifique et pleine d’inspiration.
Que dire? Retaper une maison avec un résultat aussi remarquable.. restaurer le sol pauvre de montagne pour faire pousser une partie de vos aliments, appliquer les principes de permaculture de façon intuitive avec vos chèvres qui mangent les lianes, les canards qui mangent les limaces..
Tout cela force le respect. Vous êtes un couple extraordinaire, et vous êtes les auteurs de votre vie.
merci pour votre commentaire ! bonne journée
Fred et Jen
Votre histoire est magnifique et pleine d’inspiration.
Que dire? Retaper une maison avec un résultat aussi remarquable.. restaurer le sol pauvre de montagne pour faire pousser une partie de vos aliments, appliquer les principes de permaculture de façon intuitive avec vos chèvres qui mangent les lianes, les canards qui mangent les limaces.. vive de vos passions et ramener de la vie dans nos montagnes!
Tout cela force le respect. Vous êtes un couple extraordinaire, et vous êtes les auteurs de votre vie.
J’espère avoir un jour l’occasion de vous rencontrer.